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Publié le: 05.11.2025

Trop d’outils, pas assez de vision : reprendre la main sur le numérique hospitalier

C’est le vrai défi de la digitalisation hospitalière.

Partout en Belgique, les hôpitaux accélèrent leur transformation numérique.
Des plateformes de téléconsultation aux outils de gestion de soins, en passant par les logiciels RH et les solutions d’imagerie connectée, le numérique est désormais omniprésent dans le quotidien hospitalier. Et heureusement.

Mais derrière cette effervescence technologique, un constat revient souvent : la digitalisation avance, sans vision unifiée.
Chaque service a fait ses choix, souvent dans l’urgence, parfois par nécessité, jusqu’à créer un système d’information fragmenté où les applications se multiplient sans toujours se parler et où la donnée peine à circuler.

Le paradoxe, c’est qu’à vouloir digitaliser partout et vite, on finit par perdre ce que le numérique promettait au départ : du temps, de la cohérence et de la visibilité.

Une réalité bien connue du terrain

Dans plusieurs hôpitaux que nous accompagnons, la situation est la même :

  • Les décisions logicielles ont été prises service par service, sans gouvernance globale.
  • Les outils cohabitent sans véritable urbanisation du SI (système d’information).
  • Les contraintes budgétaires poussent à “faire avec l’existant”, quitte à complexifier encore un peu plus l’écosystème.
  • Et les équipes, rarement formées ou consultées, finissent par subir plus qu’elles n’adoptent.

Les conséquences sont très concrètes : des doubles encodages, des erreurs de transmission, des heures perdues chaque semaine à chercher la bonne information, et des soignants qui se sentent freinés par des outils censés leur simplifier la vie.
Même les directions hospitalières peinent parfois à s’appuyer sur des données consolidées pour piloter.

La fatigue numérique devient alors une réalité silencieuse du milieu hospitalier.

Un défi partagé à l’échelle nationale

Ce constat local fait écho à une problématique nationale.
En Belgique, l’État fédéral a fait du numérique en santé un axe central de modernisation des services publics, avec le lancement du plan eHealth interfédéral 2025–2027.
Son objectif : bâtir une architecture commune et renforcer l’interopérabilité entre les centaines de systèmes existants (hôpitaux, mutualités, maisons médicales, autorités régionales).

Le projet phare de cette ambition est le Belgian Integrated Health Record (BIHR), un dossier de santé intégré censé permettre à chaque professionnel autorisé d’accéder, en toute sécurité, à l’ensemble des données pertinentes du patient.
Sa mise en œuvre progressive, soutenue par le réseau eHealth et des plateformes régionales comme Brussels Health Network ou Réseau Santé Wallon, vise à atteindre une interopérabilité nationale d’ici 2027.

Mais la route reste longue.
Les hôpitaux doivent composer avec un écosystème complexe, entre réglementations européennes (EHDS, AI Act, GDPR, MDR…), exigences locales et multiplicité d’acteurs.

Dans ce contexte, reprendre la main sur son propre paysage numérique devient un acte stratégique. Et ça chez Sapristic, on aime bien évidemment !

L’hôpital numérique ne se construit pas logiciel par logiciel

Digitaliser n’est pas empiler des outils.
C’est définir une vision claire, alignée sur la mission de l’hôpital : mieux soigner, mieux coordonner, mieux décider.

Le premier pas, c’est le diagnostic : savoir ce qu’on a, ce qui fonctionne, ce qui se chevauche.
Chez Sapristic, nous commençons toujours par là avec une cartographie complète du système d’information, partagée avec les équipes terrain.
C’est souvent la première fois que tout le monde visualise l’ensemble, et cela change déjà la conversation.

Vient ensuite la feuille de route numérique : une trajectoire claire, priorisée, réaliste.
Elle fixe les choix structurants (quels outils garder, connecter, remplacer), mais aussi la gouvernance : qui décide quoi, et sur quelle base.

L’enjeu ici n’est pas technique, mais organisationnel.
C’est une affaire de gouvernance, de confiance et de clarté.

L’interopérabilité, levier ou mirage ?

L’un des mots les plus cités dans la transformation numérique hospitalière reste interopérabilité.
Mais derrière le terme, la réalité est multiple.

Certains hôpitaux ont investi massivement dans des connecteurs ou des intégrateurs. D’autres parient sur des solutions cloud ou sur des systèmes modulaires.
Pourtant, tant que la donnée n’est pas structurée, normalisée et partagée avec les bons standards (comme SNOMED CT), l’interopérabilité reste une promesse théorique.

Là encore, le défi n’est pas seulement technique : c’est une question de gouvernance des données, de priorisation et de culture.
Il s’agit de passer d’une logique d’outils à une logique de flux de valeur : quelles informations doivent circuler, pour qui, dans quel but, et avec quel niveau de qualité ?

Redonner du sens (et du souffle) aux équipes

L’autre pilier trop souvent négligé, c’est l’humain.
On parle beaucoup de logiciels, mais trop peu des usages.

Quand les soignants ou les gestionnaires sont consultés tardivement, ou quand un projet numérique se résume à une mise en production technique, la défiance s’installe.
La clé, c’est l’accompagnement au changement : faire des utilisateurs les acteurs du projet, valoriser leurs retours, et viser des résultats concrets à court terme.

Un quick win bien mené (par exemple la suppression d’un double encodage ou l’automatisation d’un flux de facturation, ou encore la simplification d’un tableau de bord) peut transformer le regard sur tout un programme de digitalisation.

Vers une transformation qui tient dans la durée

Les hôpitaux qui ont réussi leur virage numérique ont un point commun :
ils ont pris le temps de structurer avant d’automatiser.
Leur système d’information n’est plus un patchwork, mais un écosystème piloté.
Les décisions IT se prennent sur la base de faits, les équipes terrain sont impliquées, et les directions disposent d’une vision globale, fiable et exploitable.

Cette maturité numérique ne se décrète pas, elle se construit, pas à pas, par une gouvernance claire, une architecture maîtrisée et une culture partagée.

Donc en bref:

Le problème : un millefeuille d’applications sans vision commune. (Dommage parce qu’on aime les gâteaux)
Le risque : une perte de temps, de sens et d’efficacité. (Et le temps, il paraît que c’est de l’argent!)
La clé : diagnostic partagé, feuille de route réaliste, gouvernance solide, accompagnement humain. (Chez Sapristic, we’ve got the key).
Le résultat : un hôpital digital cohérent, interopérable et pilotable, au service du soin. (Et des soignants et des patients).

Et maintenant ?

Le numérique hospitalier n’a pas besoin de plus d’outils.
Il a besoin de plus de vision, de cohérence et de lien entre les acteurs.

Chez Sapristic, nous aidons les établissements de santé à reprendre la main sur leur système d’information : cartographie applicative, gouvernance SI, conduite du changement et stratégie d’interopérabilité.

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